En attendant la fermeture de la ligne Marseille-Gardanne-Aix
Le Collectif TEMAIX (associations et comités situées le long
de la ligne) n’a pas réussi à convaincre les juges du
Conseil d’Etat : les opérations décidées en 2000 par la
Région et Réseau Ferré de France pour « moderniser » la
ligne, bien que non justifiées sur les plans social,
économique, technique ou financier, et non modifiées malgré
les suggestions alternatives du public et des associations
les plus compétentes, sont donc confirmées comme étant
« d’utilité publique ».
Ces travaux vont donc avoir
lieu dés que les financements promis par l’Etat seront
débloqués (déjà plus d’un an de retard) ; le Conseil
Régional a annoncé à Aix le 7 mars qu’il prévoit le début
des travaux en fin 2005 pour une durée s’étendant sur
un et demi ou deux ans,
pendant lesquels tout trafic sera arrêté sur la ligne.
Utilisateurs habituels, commencez à organiser vos
déplacements futurs !
Mais que nous réserve la suite ?
Nous avons tous entendu les élus, les médias, les opérateurs
et même des responsables associatifs proclamer que les
insuffisances du projet actuel n’étaient pas graves : il
s’agissait d’un
« premier
pas »,
enclenchant une dynamique vertueuse dont on verrait sans
tarder les compléments, doublement complet de la voie,
électrification, nouvelle gare à Plan de Campagne, voire
desserte des Milles.
C’était même écrit en toutes lettres dans le Contrat de Plan
Etat-Région PACA et dans les dossiers soumis au public: une
« première phase » serait réalisée et une 2e
ferait l’objet d’ « études ». Nous avions été quelques uns à
nous étonner de cette formulation : les études ne devraient
elles pas précéder toute réalisation d’un programme,
assurant la pleine conformité d’une phase avec la suivante ?
Les
conclusions du Conseil d’Etat lèvent le voile : il n'est
pas prévu de 2e phase, il s’agit d’un programme en soi ;
sinon les impacts socio-économiques et environnementaux des
phases suivantes du projet auraient dû être présentés dans
les dossiers, en vertu des décrets de 1977 et 1984 qui
régissent les opérations réalisées par étape.
Dans ces conditions, avec le projet en cours, il est à
craindre que seule la partie « urbaine » de la ligne se
maintienne, transformant le train en pseudo- tramway ; sur
le reste de la ligne, vu le maintien de temps de parcours
décourageants, la fréquentation pourrait diminuer, et donc
la rentabilité, justifiant peu à peu la suppression d’un
service qui serait remplacé via l’Arbois par une utilisation
du réseau TGV pour relier les centres de Marseille et d’Aix.
Bref, on
n’a pas fini de subir embouteillages et pollution automobile
dans les périphéries de Marseille et d’Aix.
A moins que les usagers et contribuables ne restent
mobilisés pour saisir toutes les occasions de « ramener les
décideurs à la raison » : écouter leurs demandes, étudier
leurs suggestions, contester l’indépendance des opérateurs ;
le récent débat public sur le principe et les éventuelles
modalités d’une ligne ferroviaire nouvelle vers la Côte
d’Azur (LGV PACA) nous semble témoigner que c’est possible.
Chiche !
Temaix 17 avenue de
Roquefavour 13015 Marseille. Juillet 2005 |