Coordination des Agriculteurs de la CRAU
Président :  Alain PIOGGINI

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Alain PIOGGINI

chemin du mas des Aubargues
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04 90 50 53 44
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Réseau Associatif Ecoforum
 

Qui vit de l’agriculture ?

Les producteurs de foin : 12 000 hectares en Crau soit 1000 emplois directs. Riziculteurs / Céréaliers : 30 000 hectares en Crau soit 2000 emplois directs. Les arboriculteurs : 5000 hectares en Crau & Camargue soit 10 000 emplois directs. Les maraîchers : 2000 hectares en Crau & Camargue soit 3000 emplois directs  Divers (manades, gîtes…) : environ 500 sites répertoriés pour autant d’emplois.

Toutes les petites structures qui ne font partie d’aucune organisation mais qui existent & qui vivent du fruit de la terre. N’oublions pas tous nos jeunes étudiants qui trouvent chez les arboriculteurs & les maraîchers leur « job d’été ». Et bien entendu tous les emplois indirects qui gravitent autour de l’agriculture ; (Artisans, commerçants, industriels,…..)

Que font les agriculteurs ?

Hormis travailler la terre, ils nourrissent la population en produisant des produits de qualité, en respectant les hommes, la nature & l’environnement. Ils souffrent encore d’une mauvaise image de marque véhiculée dans les années 70 au moment où le maître mot était « intensivité à tout prix », la vache folle (ou plutôt homme fou) n’a pas arrangé l’affaire mais aujourd’hui le mot d’ordre est respect :

Le stand de la coordination lors du rassemblement anti-incinérateur de FOS le 21 juin 2003.

Respect de l’homme, produit de qualité exempt de pesticide.
Respect de l’environnement, moins de traitement « préventif », de la surveillance & intervention calculée
Respect de la nature, en laissant des zones couvertes pour la protection de la faune.
Aucun produit n’est autant tracé, aujourd’hui qu’un produit agricole.
La preuve est faite par le nombre d’A.O.C & de Label rouge que comporte notre région :
A.O.C Foin de Crau (première appellation concernant l’alimentation animale)
A.O.C Taureaux de Camargue
A.O.C Vin de la vallée des Baux
A.O.C Huile de la vallée des Baux
A.O.C Huile d’Aix en Provence (commune d’Istres)
A.O.C Vin des coteaux d’Aix (commune d’Istres)
Label rouge Agneau césar

Ces appellations sont les garanties d’une agriculture traditionnelle qui permet le maintient d’écosystème d’une grande biodiversité, dont l’intérêt est reconnu au niveau national (réserve naturelle),& européen (natura 2000)

Ceci est ce qu’on peut appeler leur « gagne pain », mais ils contribuent également à l’entretien & au façonnage du paysage.
En effet, grâce à l’irrigation, les arbres qui bordent nos routes sont arrosés, les arbres fruitiers, en fleur au printemps sont un enchantement qui inspirent les artistes & les poètes, la fraîcheur des prairies en été adoucit la canicule, qui serait insupportable sinon, la beauté de nos bergeries centenaires, transformées en restaurants de luxe !!

Savez-vous que rien que les prairies (12 000 hectares sur 80 000 que compte la Crau) avec leur arrosage par gravité régénèrent à 70% la nappe d’eau douce qui se trouve sous la Crau & qui alimente + de 200 000 personnes sur Fos / PSL/ Istres / Miramas / Salon / Martigues :…. ?
Nombreuses sont les petites exploitations (les grandes s’y mettent) qui ouvrent des chambres d’hôtes ou des gîtes pour arrondir leur fin de mois.
D’autres se tournent vers le tourisme vert ; Découverte de la ferme, stage en tout genre, camping à la ferme, ferme pédagogique, (pour expliquer aux petits parisiens mais aux marseillais aussi, ce qu’est un lapin ou une poule, car les « urbains » ne le savent plus !!
On voit nos produits de plus en plus appréciés par le consommateur mais de plus en plus dépréciés par les intermédiaires.

Comment vivent les exploitations agricoles aujourd’hui ?

Très mal !!!

Beaucoup d’exploitations ne retrouvent pas de repreneur, les rares jeunes qui seraient intéressés ne peuvent le faire à cause des contraintes
1. contraintes administratives : difficulté d’obtenir des contrats O.M.I & impossibilité de trouver de la M.O locale.
2. contraintes économiques : de moins en moins de récoltes sont « rentables » ex : Courgettes sous serre, prix de revient : 5 euros le m², rapport 2002 : 5.5 euros le m², les cinquante centimes servent à payer le foncier, les investissements…. On s’arrête là car les cinquante centimes sont déjà dépensés !
3. contraintes sociales : horaires incompatibles avec les trente cinq heures, la vie de famille au vingtième siècle.
4. Contraintes liées à la concurrence déloyale du pourtour méditerranéen, où les salaires & les conditions de travail sont dignes du moyen âge (Un ouvrier agricole en France va coûter 10 euros de l’heure charges comprises alors qu’au Maroc, par exemple, il va coûter 4 euros par jour !!) Etranglement des centrales d’achats « mondialisées ».
5. Contraintes foncières : La demande de terrain pour construire routes, autoroutes, zones industrielles, ….& maisons, est si forte que le prix du terrain a été multiplié par trois ces dix dernières années.

Que risquent les agriculteurs ?


D’abord un petit rappel ; en 1900 il y avait 22 millions de ruraux vivant directement d’agriculture soit 70% de la population, aujourd’hui il reste 700 000 exploitants soit 12% de la population française.
Normalement ces chiffres ne devraient plus bouger car on a atteint le seuil fatidique « minimum » de paysans nécessaire pour nourrir la France & une partie du monde, pour entretenir nos paysages( réputés dans le monde entier). Heureusement que nombre de jeunes sortant des écoles développent des sites à l’étranger.
Avec l’organisation des marchés, la P.A.C , les aides gouvernementales, les efforts fournis à la production (Bio, Traçabilité, respect de l’environnement) les CATE, CTE, etc…..) & une « préférence nationale »côté consommateur, on devrait conserver nos exploitations existantes, avec beaucoup de difficultés, certes, mais notre combat est de vivre, tout simplement. Un incinérateur à Fos, c’est notre mort annoncée à court terme !!!

Où vont nos produits ?

Fourrage ; France (Cantal, Roquefort) Irlande, Emirats arabes, Italie)
Riz / Céréales ; toute la France, Europe
Maraîchage ; toute la France, Europe
Vin ; toute la France, Europe
Arbo ; toute la France, Europe du nord (très prudents avec l’environnement)

Sans oublier la consommation locale qui absorbe 10 % de la production

Un incinérateur provoquerait, avant tout problème de santé publique, une perte de confiance de nos acheteurs le jour même de l’annonce de la construction.

Quels sont les risques liés à un incinérateur à Fos /mer ?

Je ne vous parlerai pas des 2000 molécules « anodines & sans danger » (ne doit-on pas appliquer le principe de précaution ?) ni des 200 qui sont « sous contrôle & réglementation », comment contrôle-t-on une molécule dans l’air ? Les dioxines n’étaient-elles pas considérées comme anodines avant 1991 ? Qui peut connaître l’évolution des matières brûlées ? Comment sont effectués les contrôles de la DRIRE ? ( explications…)

Sachant que la dioxine ne migre pas, elle n’infiltre pas le sol mais reste sur le sol & donc, sur tout ce qui le touche, donc les fruits, légumes, le blé, fourrage, etc…..ces dioxines sont mangées par les animaux, sont stockées dans les graisses, muscles & surtout le lait, qui contaminera les fromages qui contamineront les HOMMES.
Les dioxines se retrouvent au bout de la chaîne, dans l’organisme humain pour se transformer en cancer !!!!!!

Toutes nos cultures seront contaminées & cela entraînera une contamination nationale voire européenne.
Disparition de toutes les exploitations, du tourisme, les terrains ne vaudront plus rien ( on aura de la place pour construire les route, autoroutes, etc….s’il y a encore quelqu’un pour y vire & travailler).

Perte de tous les A.O.C
Perte de confiance
Perte d’emplois
Remontée des eaux salines jusqu’aux Alpilles, plus d’eau douce au robinet.

Bref, pour résumé : INCINERATEUR = disparition de l’agriculture Crau / Carmargue.=DESERT !

Je terminerai par une maxime qu’on devrait dédier à monsieur Gaudin :

« On n’hérite pas de la terre, on l’emprunte à ses enfants ! ».

Alors, monsieur Godin, cessez d’écouter les industriels avides d’argent, mais réagissez avec votre cœur, pensez à nos enfants, vos enfants. La solution existe, elle s’appelle « tri sélectif », elle est plus onéreuse à court terme, mais obligatoire pour la survie de notre planète !!!