Quelle aventure !

Alors que des événements catastrophiques, d’une ampleur inégalée se produisent dans le pays ( incendies meurtriers, canicule aux conséquences dramatiques ), la France entière a été informée, aussi, de l’affaire des “cabanons du Bain des Dames “ ( Marseille 8 ème arrondissement ).

Il faut reconnaître que le « paquet » a été mis pour bénéficier du concours de la presse locale et … de la télé nationale publique.

Disons que ce n’est pas à la portée de tout le monde et ce n’est pas au Collectif Littoral Sud qu’un tel honneur aurait pu échoir.

Au demeurant, la municipalité marseillaise a su claironner fièrement que la loi littoral était appliquée.

Que cache cette affaire ? Attendons !

Nous aurions pu être entraînés par ce petit flot de démagogie.

De quoi s’agit-il ?

Dix cabanons, pas un de plus, sont menacés de démolition au motif que les termes des concessions ne sont pas respectés. Simple paraphrase : il y a les cabanons d’en bas, les villas luxueuses et le Centre de thalassothérapie d’en haut, … à ne pas confondre.

La loi littoral “ en bas “, oui ! la loi littoral “ en haut “, juste au dessus, non !

Dès lors, que penser des pouvoirs publics, municipaux, départementaux, qui d’un côté se montrent pointilleux et d’un autre côté, ferment les yeux, font la sourde oreille à propos de centaines de cas d’infraction, que chacun peut constater, tout au long de nos côtes ?

Que penser des permis de construire délivrés par ces mêmes pouvoirs publics sur le littoral, que penser des “ concessions “ accordées sur les plages à des particuliers qui s’empressent d’afficher « plage privée », que penser par exemple de la privatisation à 100% de la plage naturelle des Catalans et de celle des Prophètes qui est envisagée ?

Depuis sa création, il y a cinq ans, le Collectif Littoral Sud dénonce ces pratiques et réclame la création du sentier du littoral, le libre accès à la mer, pour tous.

Cela, en vain, tant sont forts les intérêts du privé avec les pressions qu’il exerce.

Une concession rapporte une somme dérisoire aux collectivités, par rapport aux bénéfices réalisés par les « heureux titulaires » tout cela au détriment du public.

Signe des temps ou évolution ;

“ les petits cabanons, pas plus grands qu’un mouchoir de poche “ se transforment peu à peu en villas de luxe.

Un petit privilège pour gens modestes, devient un grand privilège accordé aux nouveaux riches et comme disent certains :  "peu me chaut l’application de la loi littoral  pourvu que j’en profite".


BARELIER Emmanuel
Le : 10/09/2003