RECYCLONS 13

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Un incinérateur bon pour la santé ???

 

Le professeur Pène, Maire de Carry-le-Rouet,

veut nous faire accepter les dioxines !

 

 

Le professeur Pène est-il vraiment un scientifique responsable ?

Ou est-il prêt à brader la santé publique

au mépris du principe de précaution ?

 

 

Le Professeur Pierre Pène est président du « conseil scientifique » mis en place par la communauté urbaine de Marseille pour accompagner l’installation d’un énorme incinérateur de déchets ménagers à Fos-sur-Mer.

En présentant un « rapport d’étape » du conseil scientifique (La Provence, 23 juin 2004) le Professeur Pène dit : « un incinérateur moderne rejette dans l’atmosphère des doses très limitées de dioxine » …

 

Cette affirmation n’est qu’un rideau de fumée :

- Les dioxines sont cancérigènes et mutagènes même à très faibles doses, car si on les absorbe elles perturbent les régulations hormonales de l’organisme. La France vient de ratifier la convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP) qui préconise non pas d’abaisser les doses, mais de cesser d’émettre des dioxines dans l’environnement.

- Une étude réalisée par l’INSERM en 2002 dans la région Rhône-Alpes montre que le nombre de malformations à la naissance est plus important chez les populations vivant à proximité d’un incinérateur.

 (voir Centre National Indépendant d’Information sur les Déchets : http://www.cniid.org/incineration/4P_incineration_OM.pdf)

 

Il est vrai que les nouvelles normes imposent un filtrage des fumées pour réduire la concentration des polluants. Mais vu les quantités énormes de déchets que brûlera l’incinérateur, les rejets polluants seront très importants : l’incinérateur de Marseille prévu à Fos, en brûlant 450 000 tonnes d’ordures par an, rejettera, aux normes 2002,  270 mg de dioxines par an, soit plus du quart de ce que rejetait l’incinérateur de Gilly-sur-Isère à côté d’Albertville (Savoie). On a constaté un nombre élevé de cancers à proximité de cet incinérateur. Il a fallu abattre la moitié des troupeaux des environs car les bêtes étaient contaminées à la dioxine pour avoir brouté l’herbe polluée par les fumées ! Le lait des femmes aussi était contaminé. Le 11 juin dernier, le maire d’Albertville, mis en examen pour avoir laissé fonctionner cette usine qui mettait des vies humaines en danger, a passé une nuit en prison. Est-ce cela que nous voulons pour nos élus ?

Et il n’y a pas que les dioxines ! Aux normes européennes, l’incinérateur pourra rejeter chaque année dans notre air 540 tonnes d’oxyde d’azote, 135 tonnes de dioxyde de soufre et autant de monoxydes de carbone, 27 tonnes d’acide chlorhydrique, autant de poussières et la même quantité de composés organiques, 2700 kg d’acide fluorhydrique et 2700 kg de nickel et d’arsenic, 1350 kg de métaux lourds et 270 kg de cadmium et de mercure gazeux.

 

On ne peut pas faire confiance aux incinérateurs « modernes » : à Mulhouse, dans un incinérateur mis en service en 1999, le dispositif servant à piéger les dioxines à la sortie d’un des fours est resté récemment en panne pendant plusieurs mois, et l’entreprise a laissé les dioxines se déverser dans l’atmosphère !

 

Et il n’y a pas que les fumées ! Les résidus solides : les mâchefers, concentrent tous les polluants. Il est prévu de les utiliser en sous-couche routière d’où ils diffuseront les polluants dans le sol avec les eaux de ruissellement !

Pourquoi ajouter toute cette pollution, alors qu’on peut se passer d’incinération ?

Le professeur Belpomme, chargé par Jacques Chirac de mettre en œuvre un plan national de lutte contre le cancer, estime que 80 à 90% des cancers sont causés par la pollution (voir son livre « Ces maladies créées par l’homme », 2004).

 

Il existe des techniques de traitement des déchets : le tri, le recyclage et le compostage des déchets organiques, la méthanisation : techniques beaucoup moins polluantes, que l’on devrait choisir, en appliquant le principe de précaution. On peut reprocher au Professeur Pène d’aller à l’encontre du principe de précaution en cautionnant de son autorité le projet d’incinérateur de M. Gaudin.

Pour donner une information objective, le conseil scientifique devrait comparer l’incinération et les traitements écologiques des déchets. C’est ce que la population attend des scientifiques, et non pas les demi-vérités « rassurantes » du Professeur Pène.

 

Sûr de la faible toxicité des rejets de l’incinérateur, le professeur Pène souhaiterait-il créer l’incinérateur à Carry-le-Rouet ?

 

Recyclons 13 (26 Boulevard des Dames 13002 Marseille) regroupe une trentaine d’associations et de groupements associatifs qui travaillent ensemble pour proposer un plan associatif départemental de traitement écologique des déchets.