Sacs de caisse: les
écologistes défendent le sac réutilisable
Source : http://fr.biz.yahoo.com/050922/202/4ljh9.html PARIS (AFP) - Les écologistes relancent la mobilisation contre la distribution de sacs plastiques à usage unique, écartant les sacs fragmentables qu'ils considèrent comme à risque, pour défendre le sac réutilisable et réellement biodégradable. Symboles de la société du jetable, les sacs à usage unique sont utilisés en moyenne vingt minutes, puis incinérés ou jetés dans la nature où il leur faudra jusqu'à 400 ans pour disparaître. 15 milliards de sacs plastiques sont distribués chaque année en France et 100 millions d'euros dépensés pour leur élimination. Depuis la Corse, où fut lancée en 1999 la campagne "Halte aux sacs plastiques", de nombreuses initiatives locales se sont développées et les consommateurs se disent prêts à renoncer au sac jetable. Comme alternative au sac de caisse, les associations écologistes du réseau Ecoforum dénoncent celle du "Néosac" récemment apparu sur le marché et potentiellement dangereux car ils n'est pas biodégradable. Des industriels stéphanois avaient annoncé en avril la mise au point d'un sac en plastique "à durée de vie maîtrisée", baptisé "Néosac". La composition de Néosac, dont la production reste à ce jour très marginale, associe le polyéthylène (PE) à un additif qui permet de transformer le PE en matière dégradable, puis bio-assimilable, avaient-ils affirmé. "Le sac fragmentable, qui se détruit tout de suite, est la pire des solutions pour remplacer le sac plastique, qui met 400 ans à se détruire", a expliqué lors d'une conférence de presse jeudi Victor Hugo Espinosa, président d'Ecoforum, qui regroupe 150 associations militant pour la défense de l'environnement. "Il est à craindre que ce sac, qui se présente comme un sac +dégradable+, se transforme en mini-particules susceptibles de contaminer la chaîne alimentaire, et se révèle comme une menace pour la santé humaine", déplore Serge Orru, président des Amis du Vent, qui fait remarquer que l'Etat a mis 400.000 euros pour aider au développement de ce Néosac (soit 50% du projet). Ce sac a dans ses composants un additif (qui sert à détruire le sac) "dont on ne connaît pas la composition exacte, mais qui est basé sur des pesticides ou herbicides très puissants", affirme Serge Orru, dont l'association est à l'origine de la disparition des sacs plastiques de caisse sur tout le territoire de la Corse. La suppression des sacs plastiques dans la distribution est jugée "positive" par 83% des Français interrogés en avril pour le WWF (Fonds mondial pour la nature), a rappelé de son côté Dominique Royet, du WWF. "Il y a eu en 2005 une diminution de 25% de la distribution des sacs jetables et maintenant il est temps d'aller plus loin", affirme-t-elle. "Nous sommes ravis que Nelly Olin se soit prononcée pour une diminution par deux de la production de sacs plastique en 2006, mais il faut que le gouvernement impose peut-être une législation", selon elle. Ecoforum propose un sac réutilisable, d'origine végétale, et compostable. Stephane Touitou, gérant de la société B2S qui fabrique un tel sac, à base d'amidon de maïs, précise qu'il a "les mêmes caractéristiques que le plastique" (étanchéité, barrière bactéoriologique) mais qu'en plus il "respire" et se biodégrade en 40 jours. "Nous travaillons sur d'autres ressources végétales comme la pomme de terre, le chanvre et la tomate", a-t-il dit. |