Grippe aviaire : cliquer ici pour connaître la position de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO)

Marseille, mercredi 1er mars 2006, COMMUNIQUE DE PRESSE - Coup de gueule de Victor Hugo ESPINOSA, Président d’Ecoforum. Chronique d’une pandémie annoncée : le « chikunviaire » arrive ! Un virus à deux têtes né de la misère frappe la richesse ! D’après les plus grands experts mondiaux, la grippe aviaire, qui a tué 150 millions d’oiseaux, va se transformer en pandémie mondiale. Tous attendent, et nous attendons avec eux !  Ces experts ne savent pas quand exactement elle sera là, mais ils sont sûrs qu’elle va arriver ! Nous sommes donc prévenus ! Que faire ? Que dire ? Chaque jour 30000 personnes meurent, surtout des enfants, de maladies liées à une eau impropre et presque 9 millions de personnes meurent de faim chaque année dans le monde, l’équivalent de la population française, tous les 7 ans ! Jusqu'à maintenant nous ne voulions pas voir ces morts, mais le comble de l’ironie, c’est que les conséquences de cette « misère » vont frapper comme un boomerang les pays « riches ». Actuellement deux virus font peur : 77 morts avec le chikunguya, 93 avec la grippe aviaire. On connaît le virus du chikunguya depuis presque 50 ans, mais aucun laboratoire ne voulait investir dans un vaccin qui ne concernait que des gens pauvres, que des pays pauvres, qui ne pourraient pas payer, alors personne ne bougeait ! Le bon sens dit qu’aujourd’hui, il faut créer un fond mondial permettant de lutter contre ces virus. Il faudrait développer la recherche, mettre en place des stratégies d’action rapides, indépendamment du pays touché, de sa solvabilité, permettant ainsi de confiner et de limiter l’étendue des dégâts ! On connaît le virus de la grippe aviaire depuis 9 ans, mais il touchait principalement les pays très pauvres. Encore une fois nous aurions pu nous organiser pour agir à la source et immédiatement mettre des moyens pour la recherche.  Encore une fois nous avions le temps, mais aujourd’hui nous nous rendons compte qu’en France, il nous faudrait au moins 2 ans pour préparer un plan applicable sur le terrain.  Nous agissons comme des spectateurs qui comptent le nombre d’oiseaux contaminés pendant leur séjour au Niger, au lieu de mettre des moyens pour régler le problème en Afrique.  Nous devrions sortir d’une soi-disant politique réparatrice pour passer enfin à une réelle politique préventive, d’ailleurs beaucoup moins coûteuse du point de vue humain et économique. Attendre, sans rien faire, qu’un million d’oiseaux migrateurs arrivent en Camargue c’est de l’inconscience ! La moitié de la population urbaine mondiale vit dans des villes de plus d’un million d’habitants. Cette concentration est un facteur très aggravant et pour se préparer à l’arrivée du pire il faudrait que chaque personne connaisse les gestes à suivre. Pour gagner la confiance des gens il faudrait jouer la transparence, dire la vérité sans se focaliser sur un bouc émissaire, aujourd’hui les oiseaux migrateurs. Dans notre monde d’inégalités, les nouveaux virus vont pouvoir se développer, massivement dans les pays pauvres, puis massivement dans les pays riches. Hélas, face aux risques de pandémie, nous sommes tous égaux ! Mais quand il frappera, 99% des morts seront encore une fois dans les pays pauvres. Nos conditions de vie et de travail vont favoriser la propagation des virus (transports en commun, climatisations, concentrations administratives…). Il s’agit de l’échec d’une politique mondiale : la misère que nous ne voulions plus voir nous revient en pleine face avec un virus pour nous réveiller et peut-être nous inciter à changer de cap. Il faudrait arrêter de suivre une pensée unique, qu’elle soit politique ou économique. Il faudrait aussi arrêter de prendre le citoyen pour une marchandise, celui-ci n’est pas une valeur arithmétique. Cette fois-ci soyons solidaire au moins pour protéger notre santé ! La solidarité est peut-être le résultat de l’addition des égoïsmes individuels ! Pour chaque homme politique, défendre la santé de ses électeurs passe obligatoirement par la défense de la santé de chaque être humain ! Jusqu’à maintenant, nous étions aveugles face à ceux qui mourraient de soif et de faim, mais la réalité nous rattrape, nous savons aujourd’hui que la terre, avec tous ses habitants est un tout indissociable !  Espérons qu’à l’avenir, l’homme utilisera son intelligence pour prévoir, plutôt qu’improviser pour réparer ses bêtises ! Victor Hugo ESPINOSA

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Le Collectif Antennes relais de Marseille et sa région propose un  questionnaire Appels à témoins (en PDF).